Sénégal : ouverture de la retraite spirituelle de Médina Gounass
Le Gouverneur de la région de Kolda, Saër Ndao, va présider la cérémonie officielle d’ouverture, au nom de la nouvelle équipe politique qui dirige le Sénégal. A 10 km de la cité religieuse, vont se retrouver, pendant 10 jours, des centaines de milliers de pèlerins venus du Sénégal et du monde.
C’est la fin de l’attente : ce samedi 27 avril 2027, la cité religieuse de Médina Gounass sera le point de convergence des autorités administratives et départementales de Kolda, auxquelles vont s’adjoindre les chefs des services déconcentrés ainsi que quelques élus locaux. La raison, le Gouverneur de la région de Kolda, Saër Ndao, devrait, au nom de l’Etat du Sénégal, autoriser le démarrage des activités de dévotion au Daaka de Médina Gounass, avec la bénédiction préalable du khalife Thierno Amadou Tidiane Bâ. Déjà sur les lieux, sont présents des milliers de pèlerins venus des régions du Sénégal et de tous les coins du monde, et qui sont en train d’apprêter leur habitat en paillotte ou leur lieu de commerce fait du même matériau. En ces lieux, à 10 km de la ville de Médina Gounass, les pèlerins vont, pendant 10 jours, se fixer des objectifs en termes de nombre de fois à réciter le Coran dans son entièreté, des prières surérogatoires ainsi que des invocations, de jour comme pour une bonne partie de la nuit. Dans cet endroit qui a fait sa mue en termes de modernisation avec le régime Macky Sall, le million, peut-être plus, de musulmans qui s’y rencontrent vont faire leurs 5 prières obligatoires ensemble, sous la direction d’un même imam. D’ailleurs, le Gouverneur Ndao et sa délégation devront participer à la prière du crépuscule (Maghrib), après quoi vont commencer les discours pour le lancement officiel.
La longue randonnée du Daaka
Selon l’octogénaire Thierno Djiby Niasse, le Daaka, tel qu’il va se dérouler en 2024 et tel qu’il a démarré en 1942, a fait plusieurs mues. Il s’est déplacé à différents endroits. Il dit : «Au départ, l’initiateur du Daaka, le vénéré Thierno Mahamadou Saïdou Bâ, se déplaçait, de manière irrégulière, dans les villages du Fouladou et y passait quelques jours pour enseigner l’islam et participer à l’islamisation de leurs habitants. C’est ainsi qu’il a pu créer des villages dans lesquels il a installé un imam et un maître coranique.
Ce sont tous ces villages à consonance arabe tels que Lislam, Barakatou, Tawbatou, Aynoumadi, Karamatou, Rabat, Wadiyatoulaye, etc.» Des villages qui existent encore dans les communes de Médina Gounass et Linkéring.
Et puis, à partir de 1960, le Daaka est institué annuellement comme moment fort de spiritualité et de conversion à l’islam, sous la guidance du vénéré Thierno Saïd Bâ. Il se déroulait dans différents endroits. C’est au début des années 1970 que l’actuel site est retenu et aménagé pour cela. Il se trouve à 10 km des habitations de Médina Gounass et était, à l’époque, très boisé et fréquenté par une faune diverse et redoutable. Mais, selon notre interlocuteur, les dons surhumains du khalife et la Baraka de Dieu ont dompté la nature et la faune jusqu’à ce que, aujourd’hui, une aiguille tombée dans une nuit noire peut être facilement retrouvée. Les huttes très inflammables sont en train de céder le terrain à des bâches et ce qui tient lieu de mosquée, grand de plus de 2 ha, est entièrement couverte par des tôles ondulées.
L’objectif du Daaka, selon le marabout Bâ, est de provoquer un rassemblement de frères en Dieu pour créer de la familiarité entre eux, se reconnaître un destin commun et se rapprocher de Dieu par la prière et l’invocation. Daaka serait un mot d’origine mandinka qui signifie campement, le site ou la retraite.
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